Le sacerdoce

Avez-vous une idée de ce qu’il peut ressentir
Celui qui vous reçoit quand vous êtes souffrants
L’habit que vous lui faites souvent revêtir
N’est que la face cachée d’un autre plus touchant

Car il a le cœur qui frémit dès l’instant
Où vous êtes chez lui à livrer vos secrets
Il sait vous écouter être réconfortant
L’essentiel de son temps est à vous consacré

Vous pensez qu’il est à l’abri du soleil
A l’abri du grand froid et des intempéries
Il est comme un bateau qui évite les écueils
Il y a plus de vent chez lui que chez vous réunis

Il vit dans la tempête que vous ne pouvez voir
Son soleil intérieur éclaircie ses journées
C’est votre serviteur du matin jusqu’au soir
Quand la nuit, les angoisses l’assaillent par fournées

Il est à vos chevets quand vous êtes gémissants
Quand l’angoisse vous étouffe et le mal vous tenaille
Le visage est placide mais le cœur frémissant
Il y a bien des remous derrière sa muraille

Son cœur est aussi grand que le sont vos souffrances
Il s’ouvre et vous reçoit dès que vous l’appelez
Ainsi il a choisi de faire pénitence
En étant près de vous dès que vous le voulez

Il partage vos douleurs, aussi vos inquiétudes
Comme tous les généreux qui prennent sacerdoce
Il vous donne son savoir et sa mansuétude
Il partage vos deuils mais rarement vos noces

Alors pardonnez lui si parfois il s’égare
Si jamais il oublie qu’il est dans l’embarras
Parfois s’il n’y peut rien il lève le regard
Pour faire une prière qui vous soulagera

Car il a pour mission de soulager les maux
Dont la vie nous accable quotidiennement
Avec des paroles douces et des gestes vitaux
Sa vie n’est rien d’autre qu’un renoncement

C’est depuis Ibn Sina et même bien avant
Que des hommes valeureux ont fait le sacrifice
Comme a fait Pasteur et bien d’autres savants
Aider l’humanité et lui rendre service

Il est de la lignée d’Hippocrate et Galien
Médecin à la campagne le commun des mortels
Il peut dire inchallah comme il peut dire amen
Sa religion à lui n’est qu’un rituel.