Souvent je scrute ma vie et parfois je m’arrête
Sur des rares moments où j’ai pu m’évanouir
Et la gorge nouée je m’adresse au poète
Pour lui dire ô étoile arrête de t’évanouir
Je sais que mon cerveau va s’user avant terme
Mon corps fossilisé ne contient plus mon âme
Elle regorge de tristesse et combien elle renferme
De timides sourires et d’authentiques larmes
Tel un vieux serpent je veux faire ma mue
Cela fait bien longtemps que je suis fatigué
La chose enfouie en moi s’agite et me remue
Elle me dit lève toi pour aller naviguer
Je vais aller enfin au-delà de mon corps
Je vais pouvoir connaître de nouveaux horizons
Me débarrasser de ces tristes décors
Avant que je ne perde mon âme ma raison
Je vais prier beaucoup je vais bien insister
Pour que tous m’entendent pour que Dieu m’écoute
Je sais que j’étais mort bien avant d’exister
C’est bien des certitudes que peut naître le doute
J’ai envie de longer au fond de mes cellules
Pour arriver enfin à les décortiquer
Je veux rompre la nuit casser les crépuscules
Qui ma vie durant se sont entrechoqués
Si par enchantement je changerais le destin
Pour pouvoir aisément vaincre les laideurs
Transformer toute ma vie pour en être certain
Que mon jardin secret retrouve son ardeur
Toi qui me reproche d’être toujours triste
Moi le grand amant des jours mélancoliques
Pour me faire plaisir tu m’appelles l’artiste
Je t’ai souvent offert des soirées poétiques
Si tu pouvais comprendre mes moments douloureux
Si tu pouvais sentir mes grandes lassitudes
Si tu entrevoyais ce ciel nuageux
Où j’ai perdu ma trace et toutes mes certitudes
Alors tu pourrais lire comme dans un miroir
Dans mes yeux assombris toute une littérature
Si tu insistes un peu sans doute tu pourrais voir
Ce qu’il y a de plus beau derrière ma figure.
Ce blog est dédié à Djaffar MESSAOUDI, auteur des poèmes et aphorismes qui vont suivre au fur et à mesure que le temps le permet. Notre médecin/poète de campagne est né le 16 Mars 1950 à Ait Saada. Il exerce la profession de médecin à Beni Yenni.
Un très beau texte sur la tristesse due aux aléas de la vie, une vie dépourvue quasiment d'amour et de liberté.
RépondreSupprimerLes hommes comme les femmes enchainés par la lourdeur des traditions, du regard de l'autre et de bien d'autres facteurs...
Merci de votre passage sur mon blog
Je trouve le 3 dernières strophes résonnantes à la forme 'kipling' et j'aime bien.
Merci de ce bon moment de lecture.
Fia
J'ai beaucoup aimé ce texte, bravo !
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