Ils viennent de partout raconter leur douleur
Ils sont tous à l’affût du remède salvateur
Ils sont paraplégiques sidéens ou démons
La science a ses limites seul Dieu est clément
Les maladies comme l’homme il y en a des milliers
C’est ce qui fait de nous de vulgaires mortels
La rançon de la vie pourquoi le nier
Même si parmi elles il y en a de cruelles
Hakim je veux guérir je suis venu à vous
J’ai invoqué les saints, égorgé le bélier
J’ai été à la Mecque jeter quelques cailloux
Ce mal qui me ronge est peut-être meurtrier
J’ai consulté la science de Freud et d’Hippocrate
La médecine chinoise, celle de l’Inde et d’Afrique
J’ai mangé du lézard enrobé dans l’ouate
J’ai même été voir le sachem d’Amérique
Il parait qu’un Derviche que Dieu a inspiré
Peut soulager les maux par simple onction
Je l’ai vu dans les souks vendre à la criée
Diverses amulettes et bien d’autres potions
Ma mère désespérée a vu tous les walis
Elle m’a fait visiter toutes les zaouiates
Le plus vieux d’entre eux lui a sagement dit
De faire très attention aux cris de la chouette
Mon voisin m’a prescrit une potion magique
Que lui-même hérita de son autre voisin
C’est un morceau d’étoffe il serait bénéfique
Si la vieille tu le trempes dans du jus de raisin
Il parait qu’une grotte au fond de la montagne
Renferme une herbe folle qui serait salvatrice
D’un cadavre de hibou tu ôteras le crâne
Pour mélanger racines au lait de ta nourrice
Ayant tout essayé la magie blanche et noire
Rien n’y fit, mon mal n’a pas de nom
Ce n’est qu’en me rasant en face du miroir
Quelqu’un me regardait et c’était mon démon
Alors, j’ai décidé de voir le grand savant
Celui d’outre-mer qui a lu tous les livres
Egrène le chapelet, psalmodie le Coran
Tu oublieras ton mal ça t’aidera à vivre
C’était là les paroles de l’illustre personnage
Qui savait que la mort est une nécessité
J’ai peut-être blasphémé que Dieu me pardonne
Si j’insiste pour vitre toute l’éternité
Patience me dis-je alors jusqu’au jour où la science
Dans son immense effort aura la solution
Chaque époque rappelle à l’homme, à sa conscience
Que parmi les élus figurent les savants.
Ce blog est dédié à Djaffar MESSAOUDI, auteur des poèmes et aphorismes qui vont suivre au fur et à mesure que le temps le permet. Notre médecin/poète de campagne est né le 16 Mars 1950 à Ait Saada. Il exerce la profession de médecin à Beni Yenni.
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